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La Corse et les Corses dans les dynamiques de la civilisation étrusque et de l’espace tyrrhénien - COCODYN

  • Objectifs de recherche :

En fonction des problématiques préalablement énoncées, les objectifs de recherche, pourtant multiples, peuvent être regroupés selon les grands axes suivants :

- étude anthropologique sociale et culturelle de la Corse du Ier millénaire av. J.-C. selon une approche comparative des peuples indigènes de la Méditerranée occidentale : acculturation, échanges de pratiques et de savoir-faire.

- étude paléoenvironnementale, en privilégiant l’espace littoral, afin de déterminer les migrations du trait de côte liées aux phénomènes eustatiques et géomorphologiques ainsi que les variations climatiques, la courantologie et l’alluvionnement.

La question des sites portuaires est majeure au sein des problématiques de la Méditerranée archaïque.

L’apport de la palynologie représente un domaine fondamental de la recherche, permettant de comprendre la réalité des pratiques agricoles et la datation de la culture de certaines espèces (olivier, vigne, châtaignier, etc).

- étude du potentiel et de l’exploitation des ressources naturelles du territoire par ces peuples indigènes :  celle des minerais représente des interrogations majeures en raison de la difficulté d’attester la réalité de leur exploitation à ces périodes, bien qu’ils aient constitué l’élément central des dynamiques politico-économiques durant des millénaires ; celle du bois et des plantes à parfums constitue un domaine très prometteur de la recherche ;

  • Problématique sociétale :

La Corse évolue dans l’aire d’épanouissement de la brillante civilisation étrusque, constituant un espace directement associé à l’Étrurie centrale, celle de la Dodécapole.

La Corse participe au Ier millénaire avant J.-C. aux grands courants d’échanges tyrrhéniens matériels et immatériels qui sont alors renforcés. L’ensemble de l’île est concerné mais la partie orientale, depuis le canal de Corse jusqu’aux Bouches de Bunifaziu, l’est de façon plus intense encore, les puissantes cités de la Dodécapole se trouvant sur l’autre rive de la Tyrrhénienne exactement aux mêmes latitudes, Populonia, Volterra, Vetulonia, Vulci, Tarquinia et Caere.

La nécropole d’Alalìa est la seule connue du monde étrusque située en dehors de la péninsule italienne. Les recherches récentes sur ce site démontrent que l’espace concerné par les nécropoles étrusques est bien plus vaste que le seul secteur de Casabianda. Il s’étend notamment dans la partie orientale de l’oppidum d’Aleria où une tombe étrusque du IVe siècle av. J.-C. a été récemment mise au jour à Lamaghjone.

Dès l’époque villanovienne, au début du Ier millénaire avant J.-C., le mobilier archéologique des sites de Cagnanu, du Pinzu a Verghjine et de la Grotta Alessandro à Luri, ainsi que la Teppa di Lucciana à Muratu et Vallecalle, atteste de la participation de la Corse dans les dynamiques proto-étrusques.

Malgré son caractère exceptionnel, l’importance de l’insertion de la Corse dans le monde étrusque, au-delà du seul site d’Alalìa, a été longtemps ignorée ou envisagée de façon très marginale. Alors que les problématiques de l’Antiquité de la Corse restaient centrées sur la présence des seuls Grecs Phocéens puis des Romains, suivant ainsi une orientation héritée du XIXe siècle, il s’agit à présent de mettre la question étrusque au centre des problématiques.

La principale est d’envisager la Corse dans « l’Étrurie des frontières », selon une approche géopolitique et géohistorique – notamment par une mise en parallèle avec les réalités spécifiques de la Campanie, des Marches, de l’Ombrie, de la plaine padane ou de la Ligurie principalement – située dans le contexte des grandes dynamiques méditerranéennes du Ier millénaire avant J.-C.

 

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Page mise à jour le 24/09/2024 par DOMINIQUE GRANDJEAN-KRUSLIN