12 Février 2020 : Séminaire art et antropocène
L’histoire de la Terre se lit dans les sédiments comme dans un livre ouvert. Mais les sédiments fixent aussi dans leur jeune histoire ce que le sol rend de la marche industrielle de la civilisation occidentale. Ce temps géologique invite donc dans sa matérialité-même les événements humains, comme si un raccourci était à présent ménagé entre des plans de durée qui n’avaient rien à voir entre eux auparavant. C’est du moins ce que l’hypothèse de l’Anthropocène, nouvelle ère géologique, semble nous révéler.
Déployant notamment l’enquête de son livre, Voyages en sol incertain (Wildproject, 2019), Matthieu Duperrex propose une conférence illustrée sur sa vision artistique et anthropologique des sédiments des deltas fluviaux comme porteurs d’une nouvelle époque écologique.
« Avec ses bouleversantes études de fleuves, Duperrex parvient à faire de la sédimentation à la fois une science des sols, et une philosophie de la nature extraordinairement labile et silencieuse. » (Bruno Latour)
2019 : Séminaire sur les fondements de l'interdisciplinarité
Giovanni Lombardo, professeur d’esthétique antique à l’Université de Messine est membre du comité scientifique de la Chaire Esprit Méditerranéen Paul Valéry qu’il a occupée dès sa création en 2014. Helléniste et traducteur, il s’intéresse aux relations entre les sciences et les arts et est régulièrement invité par diverses institutions françaises et européennes. Ses nombreuses publications traitent de philosophie poétique, d’histoire des idées, de théorie de l’art et de traduction.
Il inaugure le nouveau séminaire de la FRES sur les fondements de l’interdisciplinarité avec une réflexion épistémologique articulant philosophie, sciences du langage et sciences humaines, pour poser autrement une des questions vitales auxquelles sont confrontées nos sociétés modernes : comment reconnecter l’homme et le monde dans une perspective écologique ? Sur ce point comme sur beaucoup d’autres, nous avons encore beaucoup à apprendre des Anciens.
25 mai 2018 : La montagne, un lieu du commun
Séminaire réalisé sous la direction de Françoise Albertini (UMR CNRS 6240 LISA) et François Casabianca (INRA) à Corte, le 25 mai 2018 de 9h à 17h, salle DECA 003, Campus Mariani.
Le concept de commun reflète d'abord un rapport ancestral à un lieu. Il apparaît dans la définition de différents statuts de propriété pour désigner des espaces partagés au sein d’une communauté : une source, une forêt, un pâturage, un four, un lavoir, un sanctuaire, une place publique, etc…
Les communs constituent une catégorie de biens d’une importance stratégique dans l’histoire de l’humanité. Dans leurs fondements, ils renvoient au triptyque suivant : une ressource, une communauté, des règles, et posent par là-même la question brûlante de leur articulation avec les dynamiques de développement du territoire.
La montagne s’avère être un de ces lieux où les communautés ont eu et ont encore parfois à gérer des espaces patrimoniaux. Longtemps réservée aux activités pastorales, elle est aujourd’hui confrontée à de nouveaux dispositifs juridiques, administratifs et étatiques.
L'apport du paradigme des communs permet donc d'aborder à la fois les préoccupations locales et les enjeux plus globaux et ouvre de nouvelles perspectives sur le rapport entre les hommes et leurs milieux, pour penser dans toute sa complexité organique et symbolique un système de relations aux espaces et aux activités propre à la montagne.
En croisant des approches théoriques et empiriques, le séminaire interdisciplinaire que la FRES propose de consacrer à la montagne a pour objectif d’analyser le brouillage des frontières entre des catégories habituellement dissociées (public/privé, individuel/collectif, ancien/nouveau, etc…). Cette première rencontre interrogera comparativement les enjeux qui se dégagent d'expériences plurielles réalisées en Corse, dans les Alpes et dans les Pyrénées.